Cette page contient quelques codes historiques, qui ont précédés les techniques modernes de chiffrement (RSA, etc.) Pour les mettre en oeuvre, on pourra exploiter les méthodes présentes dans la page traitant des chaînes de caractères.
On pense devoir ce chiffre à Polybe (205 à 125 av. J.-C.), sans doute le plus grand historien grec de son temps.
On place les 25 premières lettres dans un carré...
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | |
1 | A | B | C | D | E |
2 | F | G | H | I | J |
3 | K | L | M | N | O |
4 | P | Q | R | S | T |
5 | U | V | X | Y | Z |
On remplace alors chaque lettre par le nombre constitué de la ligne et de la colonne où se trouve la lettre (42 pour Q), et en admettant qu’un W est deux V.
Ainsi,
Le code de Polybe
devient
3215133514151415413532541215
Il s’agit d’un jargon, d’une certaine manière de s’exprimer. On raconte qu’il était utilisé au bagne de Brest dans les années 1820. Des bouchers de La Vilette l’auraient aussi utilisé en 1850, d’où son autre nom : louchébem.
Enfin, une de ses nombreuses variantes, le largonji, était employé par Richepin.
Quel est son principe ? On modifie tous les mots commençant par une consonne, comme suit :
Ainsi, jargon devient... largonjem
C’est peut-être le plus ancien algorithme de codage par substitution. Suétone, dans sa Vie des douze César, en donne une description : pour chiffrer un texte, il suffit de remplacer A par B, B par C, etc.
Ainsi,
Le code de Cesar
devient
Mf dpef ef Dftbs
Bien sûr, on peut varier le code,
La méthode utilisée par Sherlock Holmes marche pour chacun de ces codes :
On peut, pour améliorer un peu ce code, se fixer une clef, comme une date de naissance, pour varier le décalage.
19/03/1980, par exemple, donne 19031980. Alors, pour coder un texte,
Bien sûr, le destinataire, et lui seul, doit aussi posséder la clef, pour rendre le message à nouveau intelligible. Avec cette astuce, on rend le message vraiment très difficile à décoder.
En 1998, un journaliste américain, Michael Drosnin, a publié un livre devenu best-seller : La Bible, le code secret. Il y affirme l’existence d’un code secret dans La Bible, annonçant de manière irréfutable l’assassinat d’Anouar El Sadate, d’Ystak Rabin, la Shoah, la guerre en Irak et autres événements de cet ordre.
Selon Drosnin, « La Bible contiendrait à l’intérieur de ses lignes l’histoire en détail de toute l’humanité. »
A partir du texte hébreu de la Bible, on saute un nombre déterminé de lettres, ne retenant (par exemple) qu’une lettre sur 15. Ces lettres sont alors rangées dans une matrice (un tableau rectangulaire).
Le but est alors de rechercher des noms propres et communs dans cette grille, horizontalement, verticalement ou en diagonale (comme dans les jeux de mots mélés).
Drosnin avait affirmé que « toutes les bibles en hébreu actuellement disponibles sont concordantes lettre pour lettre » pour justifier le sérieux de son entreprise.
Mais de quel texte s’agit-il ? du codex de Léningrad, daté de l’an mil : peut-être la plus ancienne copie qui nous reste d’un texte dont les plus anciennes parties datent probablement de 900 avant J.-C. A quel point cette copie d’une copie d’une copie diverge-t-elle de son original ?
Drosnin mis au défis les sceptiques, dans Newsweek : « Si ceux qui me critiquent arrivent à trouver dans Moby Dick un message codé annonçant la mort d’un premier ministre, je les croirai ».
Brendan Mac Kay, professeur de mathématique à l’Université Nationale d’Australie, releva le gant. En utilisant la même méthode, il découvra dans le texte de Melville pas moins de neuf assassinats d’un premier ministre, et même la mort de Lady Di, de son amant et de son chauffeur !
D’ailleurs, avec un texte de 1000 lettres, en appliquant la méthode des lettres équidistantes, on peut extraire plus d’un million de mots...
En prenant au hasard une suite infinie de symboles typographiques, on y trouvera tous les textes possibles et imaginables. Par exemple le livre de Drosnin, la Bible, l’intégralité des oeuvres de Sade, du Comte de Lautréamont et de Rimbaud...