Dec 04, 2024

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Suites Et Series


On suppose que les pages de documentation suivantes sont lues :

  • les fonctions : ici,
  • les listes : ici.

On découvre alors quelques suites célèbres, et on apprend à les étudier avec l’outil informatique.

Quelques suites fondamentales

Les suites arithmétiques

Présentation

La suite arithmétique est l'exemple le plus simple de suite numérique. Sa règle de fonctionnement est élémentaire :

  • On part d'un nombre $u_0$,
  • On lui rajoute, indéfiniment, une même constante, appelée la raison.

Par exemple, pour la suite arithmétique de premier terme 3, et de raison 2, on trouve 3+2 = 5 pour deuxième terme, 5+2 = 7 pour troisième, 7+2 = 9 pour quatrième terme, etc.

On peut formaliser cela en disant que la suite arithmétique $(u_n)_{n \in \mathbb{N}}$ de premier terme $K$ et de raison $r$ est la suite définie par

$\left\{ \begin{array}{lcl} u_0 & = & K \\ u_{n+1} & = & u_n + r \end{array}\right.$

Quelques propriétés

On peut prouver un certain nombre de propriétés pour les suites arithmétiques, dont...

  • Une suite arithmétique est croissante si et seulement si sa raison est positive.
  • Pour tout couple $(n,p$ d'entiers, on a $u_{p} = u_n + (p-n) r$
    • Ainsi, $u_n = u_0 + nr$.
    • Et $u_n = u_1 + (n-1)r$.
  • La somme de $n$ termes en progression arithmétique s'obtient par la formule suivante :

S = $\frac{1}{2} \times $(premier terme + dernier terme) $\times$ nombre de termes

  • Ainsi, $1+2+3+...+n = \frac{n(n+1)}{2}$.
  • De même, $u_1+u_2+u_3+...+u_n = \frac{n(u_1+u_n)}{2}$.
  • Mais encore, $u_0+u_1+u_2+u_3+...+u_n = (n+1) \frac{u_0+u_n}{2}$.

Travaux pratiques

  1. Créer une fonction qui renvoie le $n$ième terme d'une suite arithmétique de raison $r$, et de premier terme $u_0$ (cette fonction a donc trois paramètres).
  2. Faire une fonction qui retourne la somme des entiers de 1 à $n$, $n$ étant l'unique paramètre de la fonction.
  3. Implantez une fonction retournant la somme des $n$ premiers termes d'une suite arithmétique de raison $r$ et de premier terme $u_0$.
  4. Représenter, sur un même graphe, plusieurs suites géométriques. On utilisera PyX.

Suites géométriques

Présentation

On a affaire à une suite géométrique lorsque l’on passe d’un terme à son successeur en multipliant systématiquement par une constante $q$, appelée raison de la suite géométrique : $\forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1} = q u_n$

Propriétés

Comme pour les suites arithmétiques, on détermine complètement les suites géométriques en se fixant une raison et un terme (par exemple, le premier), et la monotonie de la suite dépend de la valeur de la raison .

On obtient le $n$ième terme à partir du $p$ième par la formule

$ \forall (n,p) \in \mathbb{N}^2, u_n = u_p q^{n-p}$

  • Par exemple $u_n = u_0 q^n$.
  • Ou encore $u_n = u_1 q^{n-1}$.

La somme $S$ de termes en progression géométrique, de raison différente de 1, est donnée par la formule

$S = \textrm{premier terme} \times \frac{1-\textrm{raison}^{\textrm{nombre de termes}}}{1-\textrm{raison}}$

Par exemple,

  • $u_0+u_1+ ... + u_n = u_0 \times \frac{1-q^{n+1}}{1-q}$
  • $u_1+u_2+ ... + u_n = u_1 \times \frac{1-q^n}{1-q}$

Travaux pratiques

  1. Créer une fonction qui renvoie le $n$ième terme d'une suite géométrique de raison $q$, et de premier terme $u_0$ (cette fonction a donc trois paramètres).
  2. Implantez une fonction retournant la somme des $n$ premiers termes d'une suite géométrique de raison $q$ et de premier terme $u_0$.
  3. Calculez la somme $1+2+4+8+...+256$, avec une boucle, et avec la formule ci-dessus.
  4. Calculez de même $\frac{1}{5} + \frac{1}{25} + ... + \frac{1}{9765625}$.
  5. Représenter, sur un même graphe, plusieurs suites géométriques (on utilisera PyX), et comparez leurs croissances à celles de suites arithmétiques.

Suites arithmético-géométriques

Présentation

Ce sont les suites de la forme

$u_{n+1} = au_n+b$.

En faisant $a=1$, on retrouve les suites arithmétiques, et en posant $b=0$, on retrouve les suites géométriques.

Travaux pratiques

  1. Faites une fonction renvoyant le $n$ième terme d'une suite arithmético-géométrique de paramètres $a,b$ et $u_0$.
  2. Calculez la somme des $n$ premiers termes d'une telle suite.
  3. Représentez des suites arithmético-géométriques, et comparez-les aux suites précédentes.

Suites définies par une récurrence à deux termes

Présentation

Ce sont les suites de la forme

$u_{n+2} + a.u_{n+1} + b.u_n = 0$.

Par exemple,

  • $3.u_{n+2} = 5.u_{n+1}-u_n$.
  • La suite de Fibonacci.

Propriétés

Pour obtenir les expressions explicites ($u_n$ en fonction de $n$ exclusivement) de toutes les suites de cette forme, on résout l’équation du second degré $r^2 +a.r + b = 0$, et alors

  • si $\Delta > 0$, on trouve les solutions $r_1$ et $r_2$ de cette equation, et alors

$u_n = C_1 r_1^n + C_2 r_2^n$

$C_1$ et $C_2$ sont deux constantes qui peuvent être déterminées grâce aux deux premiers termes.
  • si $\Delta = 0$, le trinôme $r^2 + a.r + b = 0$ admet une racine double $r_0$ , et alors

$u_n = C_1 r_0^n + C_2 n r_0^n$

Notons, pour finir, que cette méthode se généralise à des récurrences à $n$ termes.

Travaux pratiques

  1. Faire une fonction qui renvoie les solutions d'une équation du second degré.
    • Le retour sera une liste, ayant une taille 1 ou 2.
    • On pourra inclure les solutions complexes conjuguées.
  2. Faire une fonction qui retourne le $n$ième terme d'une suite de la forme ci-dessus. On passera les paramètres adéquats, et on utilisera la fonction de résolution d'une équation du second degré.
  3. Calculer la somme des $n$ premiers termes d'une telle suite.
  4. Les représenter.

La loi de Titius-Bode

Présentation

C’est une loi empirique, établie au XVIIIe siècle, qui relie la distance $r_n$ (en unités astronomiques) des planètes au soleil, et leur rang $n$ compté à partir du soleil :

$r_n = 0,4 + 0,3 \times 2^n$

Ainsi,

  • Mercure correspond à $n = -\infty$,
  • Venus, à $n = 0$.
  • la Terre correspond à $n = 1$,
  • Mars à $n = 2$,
  • Jupiter à $n = 4$,
  • etc.

Cette loi s’est depuis avérée fausse.

L’astéroïde Cérès

Aucune planète ne correspondait à n = 3. Cela excita la curiosité des scientifiques et, le premier janvier 1801, l’astronome Giuseppe Piazzi découvrit l’astéroïde Cérès, qui correspond à n = 3.

C’était de bonne augure pour l’avenir des sciences dans ce siècle au commencement.

Son orbite l’entraîne, cependant, quelques semaines plus tard, derrière le soleil, laissant place au désespoir chez les scientifiques : les astronomes de l’époque ne possèdent pas d’outils permettant de retrouver l’astre grâce au bout de trajectoire enregistré avant sa disparition.

Où Gauss réapparaît

Près d’un an après l’avoir perdu, un allemand de Brunswick, agé de 24 ans, Gauss, annonça savoir où le retrouver...et il y était ! ce qui assura la célébrité de Gauss du jour au lendemain.

Cette réussite resta l’un des symboles de la puissance des mathématiques en tant qu’outils de prévision.

Gauss sera cependant celui qui, en attachant de l’importance à la preuve et non au résultat, saura déconnecter les mathématiques de leurs applications.

Travaux pratiques

  1. Programmez la loi de Titius-Bode, pour déterminer la distance entre une planète saisie par l’utilisateur, et le soleil.
  2. Estimez l’erreur commise par la loi de Titius-Bode, en comparant les résultats trouvés par la formules aux distances réelles (trouvées sur wikipedia, par exemple).
  3. Si le sujet vous intéresse, et si vous êtes bien en avance, vous pouvez réaliser un système solaire, en plaçant des spères là où elles devraient être. On pourra faire de la 2D ou de la 3D (python-OpenGL).

La suite de Syracuse

Historique

Lothar Collatz qui s'intéressait aux itérations dans les nombres entiers inventa le problème suivant : pour un nombre $N>0$ quelconque, montrer que la suite définie par

$\begin{array}{lcl} U_0 &= & N \\ U_{n+1} &= & \left \{ \begin{array}{ll} \frac{U_n}{2} & \textrm{ si } U_n \textrm{ est pair }\\ 3U_n + 1 & \textrm{ si } U_n \textrm{ est impair} \right. \end{array} \end{array}$

possède un indice $n$ tel que $U_n = 1$.

Helmut Hasse, un de ses collègues, diffusa le problème en Amérique à l'Université de Syracuse : le succès fut immédiat et la suite de Collatz prit alors le nom de suite de Syracuse. Cette conjecture mobilisa tant les mathématiciens durant les années 60, en pleine guerre froide, qu'une blague courut selon laquelle ce problème faisait partie d'un complot soviétique visant à ralentir la recherche américaine.

Vocabulaire

Par la suite, on définit les termes suivants

  • temps de vol : plus petit indice $n$ tel que $U_n = 1$
  • temps de vol en altitude : plus petit indice $n$ tel que $U_{n+1} < U_0$
  • altitude maximale : valeur maximale de la suite

Travaux pratiques

  1. Programmez la suite de Syracuse
  2. Faire calculer le temps de vol $t$ et l'altitude maximale $h$ pour une valeur initiale $N$ comprise entre 1 et 1000
  3. Expérimentalement, semble-t-il exister une corrélation entre $t$ et $N$ et entre $h$ et $N$

L'étude des suites précédentes ne doit pas poser problème, et vous devriez avoir réussi à faire tous les TPs jusqu'à présent. Ce qui suit, trois nouvelles suites célèbres (Fibonacci, Conway et Farey) ainsi qu'une introduction aux séries numériques, contient des travaux pratiques d'un niveau moins élémentaire. On attend de vous que vous preniez contact avec ces suites et séries, et que vous parveniez à résoudre deux ou trois problèmes posés.

Léonard de Pise et sa suite

Léonard de Pise

Biographie

Leonardo Fibonacci (Pise, v. 1170 - v. 1250), connu à l’époque sous le nom de Leonardo Pisano (Léonard de Pise), s’appelait en réalité Leonardo Guilielmi. Il fut peut-être le plus grand mathématicien du Moyen-Âge.

Son éducation s’est faite en grande partie en Afrique du Nord. Son père, Guilielmo Bonacci (d’où le nom de Fibonacci : fils de Bonacci), gérait les marchés de la république de Pise en Algérie, en Turquie et au Maroc.

A son époque, ce sont surtout les applications de l’arithmétique au calcul commercial qui ont fait connaître Fibonacci : calcul du profit des transactions, conversion entre monnaies...

Léonard et les chiffres

En 1202, il en rapporta les chiffres arabes et la notation algébrique : c’est la date de publication de son Liber Abaci (le livre des calculs), traité sur les calculs et la comptabilité fondé sur le système décimal, à une époque où tout l’occident utilisait les chiffres romains et le calcul sur abaque.

Ce système décimal, provenant des indiens, mit plusieurs siècles à s’imposer : le public ne comprenait plus les calculs que faisaient les commerçants (en 1280, Florence interdit même l’usage des chiffres arabes par les banquiers).

On jugea que le 0 apportait la confusion et des difficultés, au point qu’ils appeleront ce système "cifra" (c’est-à-dire code secret).

La suite de Fibonacci

Origine

On part d’un jeune couple de lapins.

On suppose :

  • qu’un jeune couple de lapins doit attendre une génération (être adulte) pour procréer,
  • une fois que le couple est adulte, qu’il engendre un nouveau couple à chaque génération,
  • que les lapins ne meurent pas.

Sous ces hypothèses, le nombre de couple de lapins à la $n$ génération est le $n^{ième}$ nombre de Fibonacci.

Définition

On la définit par la relation de récurrence :

$F_0 = F_1 = 1, F_{n+2} = F_{n+1} + F_n$

D’où les premiers termes : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, etc.

Diverses manières d'obtenir la suite

Utiliser le calcul matriciel

On peut réécrire la définition de la suite de Fibonacci en utilisant des matrices :

$ \left( \begin{array}{c} F_{n+1} \\ F_{n+2} \end{array} \right) = \left( \begin{array}{cc} 0 & 1 \\ 1 & 1 \end{array} \right) \times \left( \begin{array}{c} F_{n} \\ F_{n+1} \end{array} \right)$

Il reste alors à calculer la puissance de matrice efficacement. Un prochain TP nous y aidera.

Relation de récurrence

On peut aussi utiliser le fait que :

$F_{2n} = F_n^2 + F_{n-1}^2$

$F_{2n-1} = 2 F_n F_{n-1} - F_{n-1}^2$

ce qui permet de définir une méthode récursive (pour calculer $F_{10}$, il suffit de connaître $F_5$ et $F_4$, et on recommence avec ces derniers).

Résolution d'une équation

On peut résoudre $X^2 = X + 1$, qui admet pour racine $\phi$ et $\phi^{-1}$, le nombre d'or et son inverse , et alors

$F_n = \frac{1}{\sqrt{5}} \left( \phi^{n} - \phi^{-n} \right)$.

Cette formule porte le nom de Binet. On rappelle que $\phi = \frac{1+\sqrt{5}}{2}$.

Travaux pratiques

  • Obtenez la suite de Fibonacci, par chaque méthodes contenue dans la présentation de cette suite, puis estimer la complexité de chaque méthode (par exemple, en utilisant le module timeit).
  • Vérifiez, en testant un grand nombre de termes, les propriétés suivantes :
    • Il n'y a que deux carrés : 1 et 144, et il n'y a que deux cubes : 1 et 8.
    • Tous les nombres $F_{5n}$, à partir de $F_5$, sont divisibles par 5.
    • Tous les nombres $F_{4n}$, à partir de $F_4$, sont divisibles par 3.
    • $F_{n-1} F_{n+2} = F_{n+1}^2 F_n^2$.
    • $F_{2n+1} = F_{n+1}^2 + F_n^2$.
    • $F_{mn}$ est divisible par $F_m$ et par $F_n$.
    • À l'exception de 3, tout nombre premier de la suite de Fibonacci possède un rang qui est lui-même premier. La réciproque n'est pas toujours vraie.
    • La somme de 10 termes consécutifs est égal à 11 fois le septième terme.
On pourra faire tourner une grande boucle, et lever une exception si un problème est rencontré.
  • Représentez-la graphiquement.

La suite de Conway

Présentation

La suite de Conway a été inventée en 1987 par le mathématicien John Horton Conway.

Elle se définit ainsi :

Terme de la suiteExplication
$x_0 = 1$ 
$x_1 = 11$$x_0$ a un 1
$x_2 = 21$$x_1$ a deux 1
$x_3 = 1211$$x_2$ a un 2 suivi d’un 1
$x_4 = 111221$$x_3$ a un 1, un 2 et deux 1

Cette suite commence habituellement par 1, mais on peut aussi l’étudier pour d’autres valeurs initiales.

Propriétés

  • Aucun terme de la suite ne comporte un chiffre supérieur à 3.
  • Tous les termes de la suite (sauf $x_0$) possèdent un nombre pair de chiffres.
  • Les termes impairs de la suite se terminent par 11, les termes impairs par 21 (sauf $x_0$).
  • En moyenne, les termes de la suite possèdent 50% de 1, 31% de 2 et le reste de 3.
  • Le nombre de chiffres du nième terme est proportionnel à $\lambda^n$, où $\lambda = \lim_{n \rightarrow +\infty} x_n = 1,303577$ est un nombre algébrique de degré 71, appelé constante de Conway (vrai indépendamment de la valeur initiale.)

Travaux pratiques

  1. Construire la suite de Conway,
  2. La généraliser, en demandant à l’utilisateur quel premier terme il souhaite, et en regardant si les trois premières propriétés, adaptées au nouveau premier terme, restent valables.
  3. Vérifier les affirmations statistiques ci-dessus sur un grand nombre de termes.

Proposition de solution

  def conway(triplet):
      occurences, entetes, nombre = triplet
      if nombre == []:
          return ''.join([str(occurences[k])+str(entetes[k])
for k in range(len(entetes))]) entetes.append(nombre[0]) occ = 0 for k in range(len(nombre)): if nombre[occ] != nombre[0]: break occ += 1 occurences.append(occ) nombre = nombre[occ:] print occurences, entetes, nombre return conway((occurences, entetes, nombre))
L = ([], [], [1])
  for k in range(5):
      l = conway(L)
      print l
      L = [ [],[],[int(k) for k in list(l)] ]

Ford et Farey

Les suites de Farey

Historique

Dans son courrier On a curious property of vulgar fractions, au Philosophical Magazine en 1816, le géologue britannique John Farey (1766-1826), les suites qui depuis Cauchy portent son nom, sont définies de la manière suivante...

  La $n$ième suite s'obtient en écrivant toutes les fractions irréductibles 
  dont le dénominateur est inférieur ou égal à $n$, en les rangeant
  par ordre croissant.

Les cinq premières suites de Farey sont :

  • $F_1 = \left\{\frac{0}{1}, \frac{1}{1}\right\}$
  • $F_2 = \left\{\frac{0}{1}, \frac{1}{2}, \frac{1}{1}\right\}$
  • $F_3 = \left\{\frac{0}{1}, \frac{1}{3}, \frac{1}{2}, \frac{2}{3}, \frac{1}{1}\right\}$
  • $F_4 = \left\{\frac{0}{1}, \frac{1}{4}, \frac{1}{3}, \frac{1}{2}, \frac{2}{3}, \frac{3}{4}, \frac{1}{1}\right\}$
  • $F_5 = \left\{\frac{0}{1}, \frac{1}{5}, \frac{1}{4}, \frac{1}{3}, \frac{2}{5}, \frac{1}{2}, \frac{3}{5}, \frac{2}{3}, \frac{3}{4}, \frac{4}{5}, \frac{1}{1}\right\}$

Diverses propriétés sont vérifiées par les suites de Farey.

On peut citer, par exemple : chaque terme intermédiaire d'une telle suite est le terme médian de ses deux voisins (par exemple, dans $F_5$, $\frac{1}{3} = \frac{1+2}{4+5}$ est encadré par $\frac{1}{4}$ et $\frac{2}{5}$).

Les cercles de Ford

En 1938, le mathématicien américain Lester Ford publia un article dan l'American Mathematical Monthly qui donnait une visualisation des suites de Farey : ce sont les cercles de Ford.

Ils sont construit ainsi : chaque fraction irréductible $\frac{p}{q}$ est représentée par un disque de rayon $\frac{1}{2q^2}$, et dont le centre a pour coordonnées $\left(\frac{p}{q} ; \frac{1}{2q^2}\right)$.

On peut prouver que deux fractions adjacentes dans une suite de Farey sont représentés par deux disques tangents...

Attach:cerclesFord2.png Δ

Une application des suites de Farey

L'arbre de Stern-Brocot,

Attach:stern2.png Δ

qui permet d'obtenir une fraction irréductible correspondant à n'importe quel rapport d'engrenages, est basé sur les suites de Farey.

Il s'obtient de la manière suivante... À partir de deux fractions $\frac{a}{b}$ et $\frac{c}{d}$, on intercale une nouvelle fraction : $\frac{a+b}{c+d}$.

Travaux pratiques

  1. Créez une fonction qui renvoie la $n$ième suite de Farey.
  2. Représentez les cercles de Ford, en utilisant par exemple ImageDraw.

Une courte introduction aux séries numériques

Les limbes

Dès le $XVIII^e$ siècle, l'usage des séries se répand sans aucune précaution d'utilisation.

Les anecdotes concernant les travaux d'Euler sont fréquemment citées, comme son fameux $1-1+1-1+....= 1/2$ (pour cela, Euler posa a = 1-1+1-1+1-..., puis obtint a = 1-a, d'où le résultat).

Il faudra attendre le $XIX^e$ siècle pour que la rigueur s'installe.

La fondation

Le véritable fondateur de la première théorie des séries est Augustin Cauchy.

Dans son cours d'analyse de l'Ecole Polytechnique publié en 1821, il fonde sa théorie sur le concept de limite, et appuie sa définition de la convergence d'une série de terme général $u_n$ sur ce dernier.

Il consacre tout un chapitre aux séries numériques.

Il donne la définition d'une série, s'empresse de préciser que pour que la série soit convergente : "Il est d'abord nécessaire que le terme général $u_n$ décroisse indéfiniment, tandis que n augmente, mais cette condition ne suffit pas, et il faut encore que, pour des valeurs croissantes de n, les différentes sommes $u_n+u_{n+1}, u_n+u_{n+1}+u_{n+2},...$ c'est à dire les sommes des quantités $u_n, u_{n+1}, u_{n+2},...$ prises, à partir de la première, en tel nombre que l'on voudra, finissent par obtenir constamment des valeurs numériques inférieures à toutes limite assignable. Réciproquement, lorsque ces diverses conditions sont remplies, la convergence de la série est assurée."

On reconnaît là le fameux critère de Cauchy.

Il donne ensuite des exemples et de nombreux critères devenus classiques, en particulier pour les séries à termes positifs et les séries entières.

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